Vente Fonderies d’USSEL, déclaration CGT: halte au pillage des sous traitants !

Déclaration CGT SFU – CGT Mécanic Vallée – CGT Safran,

le 9 juillet 2013.

 Lors du Comité d’Entreprise de juin 2013, la Direction de Constellium a annoncée la mise en vente de  l’entreprise qu’il détient, la Société des Fonderies d’Ussel (SFU).

Qu’est-ce que la SFU ? La SFU fabrique des pièces de haute précision en Aluminium.

Elle est la dernière fonderie française parmi les 6 dernières au monde à effectuer du moulage sable de précision pour aluminium nécessitant un haut niveau de professionnalisme.

SFU travaille à 80% pour l’Aéronautique et le Spatial, 10% pour Alstom, 10% pour d’autres entreprises.

La CGT SFU avait tiré l’alarme en octobre 2011, pour signaler le manque d’investissement dans l’outil de production, l’urgence de procéder à des embauches (100 personnes) et d’investir dans la formation des futurs fondeurs indispensable pour l’avenir de toute notre industrie.

Le Groupe Constellium n’a pas fait ces investissements pendant des années et a utilisé les richesses créer à SFU pour augmenter sa marge brut d’exploitation (254M€ en 2012). Pour répondre au plan de charge plein à craquer, au lieu d’embaucher la SFU surexploite 60 intérimaires pour 230 salariés.

Deux ans après, la situation n’a pas changé, toujours pas d’investissement ni dans les hommes, ni dans les machines. Par contre Constellium veut récupérer sa mise en mettant en vente le site de la SFU.

De l’autre côté les donneurs d’ordre, ceux qui ont besoin des pièces fabriqués par SFU, les Safran, Alstom,  Latécoère, EADS, Dassault, Airbus, pour ceux-là, il faut des sous-traitants, toujours mis en concurrence,  pour diminuer les prix, pour réaliser des marges toujours plus importantes. Exemple Safran, en 2012, résultats 10,8% du chiffre d’affaire et le PDG déclare, que l’objectif est de 15% pour les années à venir. Comment faire ? Avec qui ? Avec des sous-traitants comme SFU. Ces donneurs d’ordre vont encore demander de baisser les prix de 10%, 20%, pour atteindre leur objectif de 15% de marge. Ces marges excessives doivent servir pour des objectifs qui répondent aux besoins humains de cette planète, pour relancer la consommation, l’économie du pays, mais pas pour la finance.

Avec d’un côté des donneurs d’ordre qui font baisser les prix pour s’approprier la plus grande partie de la marge bénéficiaire, et un Constellium qui prend la marge restante, comment une entreprise peut-elle former ses salariés pour remplacer ceux qui vont partir en retraite ? Comment une entreprise peut-elle investir dans le renouvellement de machines, plus performante ? Il faut stopper ce massacre.

Qui est responsable de ce carnage ?

Les donneurs d’ordre et principalement Safran avec 60% de la charge de travail donné à SFU porte la plus grande responsabilité dans la détérioration de l’outil de travail SFU. Et son PDG M. Herteman Président du Gifas (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales), porte la responsabilité du pillage et du torpillage des sous-traitants.

L’Etat doit aussi prendre ses responsabilités, avec ses 12,5% d’actions dans Constellium et ses 27% dans Safran. Il doit passer, des paroles aux actes en déployant une véritable politique industrielle qui implique le rachat des fonderies d’Ussel par un ou des acheteurs porteurs d’un projet de développement industriel des Fonderies d’Ussel.

La CGT propose  des perspectives d’avenir.

Nos syndicats CGT SFU, CGT Safran et le collectif CGT de Mécanic Vallée appellent les salariés à intervenir :

–        Pour que la SFU et tous ses salariés soient rachetés par de véritables industriels qui doivent investir dans les hommes et dans le renouvellement de l’outil de travail. Dans ce dispositif Safran en tant que principal donneur d’ordre a la première des RESPONSABILITES, soit pour racheter SFU ou dans la construction d’un Groupement d’Intérêt Economique, unifiant les principaux donneurs d’ordre autour des Fonderies d’Ussel.

–        Pour un véritable plan d’embauche et de formation répondant à la charge de travail croissante, exigeant la création d’une école de fondeur.

–        Pour un plan d’investissement et de modernisation des fonderies d’Ussel .

–        Pour l’augmentation des salaires et ainsi répondre aux besoins des salariés et pour relancer la consommation. Pas de salaire = Pas de consommation

–        Pour la reconnaissance de la pénibilité et le départ des anciens permettant aussi le rééquilibrage de la pyramide des ages.

–        Pour des nouveaux droits des salariés pour que ceux-ci puissent défendre leurs entreprises, et le progrès social avec autant de pouvoir que les actionnaires.

–        Pour que toute aide publique (nos impôts) soit conditionnée à des embauches, des formations et des investissements dans les entreprises de nos régions.

La CGT s’étonne du silence assourdissant des élus et décideurs locaux, régionaux, nationaux sur un dossier de SFU qui structure l’avenir même de notre industrie, tel que l’Aéronautique, le ferroviaire et le spatial.

Les syndicats CGT SFU, Safran et le collectif CGT de Mécanic Vallée appellent les salariés, la population et l’ensemble des acteurs à agir pour la reconquête de notre industrie.

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